Dans le début des années 1970, les Pouvoirs publics ne prenaient pas encore suffisamment en compte le monde du handicap et l’absence de structures pouvant accueillir des enfants handicapés générait chez les parents un sentiment d’abandon. A cette époque, de nombreuses associations de parents ont vu le jour parce que ceux-ci avaient la volonté de construire des solutions en se mobilisant pour promouvoir des établissements.
Dans ce contexte, Monsieur Martigny, cadre dirigeant d’entreprise, père d’un enfant handicapé et Président d’une APEI (Association de Parents d’Enfants Inadaptés), a cherché à sensibiliser et rassembler des élus de Lagny et de Chelles pour les mobiliser afin que les municipalités s’engagent dans une dynamique de création de structures d’accueil.
Progressivement, la réflexion initiée avec les municipalités de Lagny et de Chelles s’est étendue avec l’implication d’élus d’autres municipalités voisines.
Traduisant une volonté politique commune des municipalités impliquées, une solution originale a vu le jour avec la création d’un syndicat intercommunal ayant pour but la construction de structures pour accueillir des enfants et des adultes handicapés. En 1973 le syndicat regroupait onze municipalités du département. Le docteur Ménégaux, très sensibilisé par la problématique du handicap et les difficultés des parents, en a été le premier Président jusqu’en 1981.
Dans le même temps, est créée, en août 1973, l’association CPRH, loi 1901 (Centres de Pédagogie et de Réadaptation pour Handicapés) qui reçoit des autorités de contrôle l’autorisation de fonctionnement des établissements. Monsieur Rousseau en assurera la première présidence jusqu’en 1983.
En 1973, le CAT1 (centre d’aide par le travail), premier établissement autorisé, s’est installé dans les bâtiments de la Grange aux Bois. Le CAT a accueilli, sur le même site, ateliers et foyer d’hébergement.
Le dynamisme de l’association CPRH et l’originalité du montage institutionnel avec le syndicat intercommunal ont suscité, dès 1974, des demandes et des sollicitations de reprises de structures déjà existantes.
Sur la demande du maire de Chelles de l’époque, l’IME (Institut médico-éducatif) municipal a été repris par l’association le 1er janvier 1975 ; les bâtiments ont été cédés pour le franc symbolique au syndicat intercommunal à la condition que sa vocation première soit pérenne.
En 1997, l’association a aussi été sollicitée pour reprendre la gestion d’une MAS (maison d’accueil spécialisée). Ce projet n’a pas abouti. Jugeant qu’elle n’était pas prête à s’engager dans l’accueil d’une population nouvelle pour laquelle les savoir-faire manquaient, l’association n’a pas donné suite. Cet épisode a été l’occasion d’une prise de conscience des besoins d’une population vieillissante qui a abouti, dix ans plus tard, à la création d’un FAM (foyer d’accueil médicalisé).
L’évolution de la législation (loi Sapin, 1994) a amené le syndicat et l’association à réexaminer les liens institutionnels entre syndicat et association. De 2001 à 2003, des débats sur les statuts respectifs des deux instances se sont ainsi engagés. Une modification des statuts, entérinée en 2004, a redéfini la place des élus du syndicat intercommunal dans l’association. Outre les parents et les élus, un collège de personnes qualifiées est représenté au conseil d’administration.
Le développement de l’association a d’abord porté sur l’extension des agréments, puis sur la restructuration des établissements existants et, enfin, sur la création de nouvelles structures permettant un accueil de publics différenciés. Certains développements ont pu être possibles par des dons exceptionnels obtenus grâce au dynamisme de Mme Bantz, seconde Présidente de l’association de 1989 à 2004.
Le CAT, agréé pour 50 places en 1973, voit son agrément étendu et, aujourd’hui, il accueille 130 travailleurs handicapés.
L’extension des capacités du foyer d’hébergement logé initialement dans les bâtiments du château a été possible par l’achat en 1981 d’une maison bourgeoise à Dampmart près de Lagny. Après une rénovation et un réaménagement les premiers usagers sont arrivés. Le foyer sur ce nouveau site avait un agrément pour 25 places.
Repris en 1974, l’IME de Chelles installé dans des locaux préfabriqués datant de 1948 a été entièrement reconstruit entre 1983 et 1987 et l’inauguration a eu lieu en 1988.
L’idée d’un regroupement des structures du foyer, débattue dès le début des années 1980, s’est concrétisée en 1997 par la construction sur le site de Dampmart d’un nouveau bâtiment. Conçue en collaboration entre les architectes et les utilisateurs, la résidence de la Dhuys, avec une capacité d’accueil de 56 places, a ouvert en 1997.
Depuis 2000, l’association a su s’adapter et innover dans le but de satisfaire de nouveaux besoins repérés. De nouvelles structures se sont ouvertes :
Avec l’évolution des lois de 2002, de 2005 et avec l’accroissement du nombre d’établissements, l’association se donne les moyens de structurer son organisation. En 2004, le Siège s’installe au domaine de la Grange au Bois à Lagny sur Marne. Des règles ont été mises en place pour une nouvelle gouvernance associative sous l’impulsion d’un nouveau président, Monsieur Meyer, et d’un nouveau conseil d’administration.
Durant cette même période, est créé un poste de secrétaire général d’association occupé par Monsieur Lecoindre en 2004. Cette étape décisive a eu pour but de faire exister le Siège. De nouveaux modes de fonctionnement ont été impulsés. En 2006, le Siège a été reconnu par les autorités de contrôle par le biais de la dotation de frais de siège.
En janvier 2011, la création d’un poste de directeur général d’association et la nomination de Madame Joly ont été les éléments pour porter et renforcer encore plus l’identité associative. La structuration du Siège traduit la volonté politique de l’association de créer une vie, une cohérence internes, d’être le support d’une communication vers les partenaires et de renforcer la crédibilité vis-à-vis des financeurs.
Dans le contexte des évolutions du cadre législatif et réglementaire, l’obligation de mettre en place dans chaque établissement l’évaluation interne a été saisie par l’association comme une opportunité pour renforcer la fonction du Siège et fonder une identité associative.
En 2011, l’association a décidé de rédiger son projet associatif par une démarche participative incluant, administrateurs, directeurs d’établissements avec le concours d’un sociologue.